Quand j'ai commencé à lire jPod de Douglas Coupland, je m'attendais à retrouver des situations qui auraient pu m'arriver dans le cadre de mon travail. Surtout que l'histoire se passe une génération plus tard (environ 10 ans) après le récit de Microserfs (avec des personnages différents).
L'intrigue se passe dans une boîte de développement de jeux vidéos à Burnaby, Colombie-Britannique (Canada) et on y reconnait tout de suite la référence à Electronic Arts. L'équipe de jPod est nommée ainsi car la lettre "j" représente leurs noms de famille qui commencent tous par J (sauf John Doe... oui c'est légalement son vrai nom. Équivalent québécois : Pierre Jean Jacques ?).
À partir de là, tout va bien. Mais je ne serais pas en mesure de vous raconter la ligne directrice de l'histoire tellement elle me semble décousue (et tant mieux, vous ne saurez pas le punch). Je peux vous dire qu'à un certain moment, un gestionnaire décide d'intégrer une tortue dans un jeu de skateboard car son fils l'aime bien et si ça l'amuse lui, il est convaincu que tout le monde l'adorera. Par une décision administrative, le jeu doit être transformé en univers où on peut se promener à bord d'un tapis volant. Tant qu'à le saboter, les membres de jPod décident d'insérer un jeu caché où le joueur pourra contrôler Ronald McDonald pour faire du saccage. Le crime organisé s'en mêle et tout ça devient un peu trop rocambolesque et invraisemblable à mon goût.
Même si c'est beaucoup plus animé, j'ai eu l'impression que jPod a été calqué sur Microserfs en reprenant des thèmes abordés mais en l'intégrant dans une version éclatée, avec plus d'action et moins de banalités. Nul besoin de dire que j'ai eu du mal à accrocher et à y croire. Définitivement, on ne vit pas sur la même planète. Les stéréotypes de l'équipe de production ne collent pas aux gens de l'industrie, du moins ceux que je connais (c'est ce que je reprochais à Microserfs aussi) ! La famille et l'entourage du personnage principal, Ethan Jarlewski, semblent instables psychologiquement et baignent dans un univers louche qui ne semble pas remettre en question les valeurs et principes de tout ce monde.
D'ailleurs, à les écouter, tous les programmeurs sont autistes à un certain degré. On a nos manies, mais c'est dépeint de façon tellement exagérée. Surtout lorsque les collègues se lancent des défis du genre "dans une liste de 8000 nombres premiers, trouvez le seul qui ne l'est pas et le gagnant recevra un accessoire de Family Guy". Ou encore de trouver la lettre O parmi 58000 chiffres aléatoires, à ne pas confondre avec le zéro (environ 20 pages) ou de repérer le chiffre erroné dans les 100000 premiers chiffres suivant la virgule de PI (aussi imprimé sur 20 pages). Impertinent. Je ne connais personne qui s'adonnerait à ce genre d'activité. Est-ce que c'est moi ou il existe vraiment des moyens plus intelligents de passer ses temps libres ?
Le livre présente quand même quelques idées originales dont celle de se décrire comme si on était un item à vendre sur eBay. Sur le coup, je me suis dit qu'il faudrait que j'essaie ça.
Enfin, j'ai trouvé la fin boiteuse et précipitée, on ne comprend pas trop pourquoi ça se termine ainsi. D'ailleurs, pourquoi l'auteur se retrouve-t-il au coeur du dénouement du livre ? Ça sent l'impertinence.
Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à visiter le drôle de site web promotionnel jpod.info.
Sinon, je sais qu'ils ont tourné une série télé s'inspirant de jPod mais je ne compte pas la visionner puisqu'un ami me l'a déconseillée. D'ailleurs, elle a été retirée des ondes seulement 2 mois après son lancement. Probablement parce que ça s'adressait à un public trop ciblé (les 256 membres d'IMDB s'entendent pour lui attribuer la note de 7.8/10).
jeudi 10 décembre 2009
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