samedi 22 octobre 2011
Durant mes années de collège, suite à un cours d'anthropologie, j'ai eu envie d'explorer les grands mythes, croyances et légendes de l'humanité, allant de l'Atlantide jusqu'à la naissance de toute forme de religion. J'ai alors eu le courage de passer au travers la brique de 700 pages La sorcière et l'occident (1997) de l'historien Guy Bechtel et j'en ai retenu ceci (entre autre) :
- Que l'Église catholique soutenait fortement l'Inquisition
- Qu'on mettait au bucher à peu près n'importe qui soupçonné de dévier de la norme
- Qu'il était facile d'accuser d'hérésie ceux qui n'avaient pas adhéré au culte du Dieu unique (dont les païens)
- Qu'on diabolisait avec excès le sexe féminin
- Que la médecine naturelle des "sorcières" entrait en concurrence avec la profession en devenir du médecin qui s'appuyait sur une approche plus scientifique et que c'était un bon prétexte pour les éliminer
- Que ça valide une fois de plus que l'histoire est écrite par les vainqueurs
Il y a plusieurs siècles au moment de l'Inquisition, l'Église catholique considérait les hérétiques (ceux croyant en une doctrine différente que celle officielle) ainsi que les peuples athées (qui nie l'existence de toute divinité) comme des ennemis qu'il fallait combattre, conquérir et convertir de force à la religion chrétienne, au risque de payer de leur vie en cas de désobéissance. C'est aussi ce qui a mené à marginaliser d'autres minorités : malades, hérétiques, excentriques sexuels, porteurs de vérités nouvelles, immigrants, etc. Comme seule explication, le mal faisait son oeuvre.
Comprenez-le bien, pour simplifier au maximum un concept et entrer dans la généralisation, il faut que les éléments qui s'opposent soient clairs : le jour/la nuit, oui/non, le bien/le mal, le blanc/le noir. Jamais de juste milieu entre les deux. C'est ce qu'on appelle le dualisme. Et le christianisme n'en échappe pas. Si Dieu est le bien, Satan est le mal. Avec le temps, le mal a été directement associé au contrôle tentateur de Satan sur les gens. En fait, tout ce qui était hors de l'Église était impur, donc satanique. Mais qui était Satan ?
Satan, le diable, n'est pas une divinité. Il a été créé par Dieu en tant qu'ange bon mais comme il a été chassé du Ciel quand il a choisi de devenir mauvais, Dieu l'a condamné aux enfers (une autre création de Dieu tout puissant). Ici, l'enfer est symbolique et n'existe pas. Il n'a rien à voir avec l'enfer populaire remplit de flammes qu'avait imaginé l'Église pour terroriser le peuple et le tenir loin du Mal. Encore aujourd'hui, l'Église confirme que l'enfer est davantage un symbole qu'une réalité.
L'Église chrétienne fonde son pouvoir sur le monothéiste, c'est-à-dire qu'elle ne croit qu'en un seul dieu unique. Ceux se trouvant à l'extérieur de l'Empire chrétien romain (selon des limites politiques, non territoriales) étaient perçus comme non-civilisés et une conversion à la "bonne" religion était souhaitable. Les celtes par exemple avaient un système religieux polythéiste, possédaient une hiérarchie impressionnante de divinités et croyaient aussi en la magie et aux pouvoirs des éléments naturels. On conviendra que cela ne plaisait pas particulièrement à l'Église!
Pour les peuples celtes païens (dont l'apogée de l’expansion se situe entre le VIIIème siècle av. J.‑C. jusqu'au IIIème siècle), le druide est à la fois ministre du culte, philosophe, gardien du Savoir et de la Sagesse, historien, juriste et aussi conseiller militaire du roi et de la classe guerrière. Il est en premier lieu l’intermédiaire entre les dieux et les hommes (source: Wikipedia). Il connaissait aussi le secret des runes, un alphabet ancien servant entre autre à des desseins magiques. Un des symboles provenant des croyances celtiques est le triskel, une sorte d'étoile à trois branches recourbées sur elles-mêmes où chacune représente une virtue du peuple celtique (ou un des dieux principaux, selon l'interprétation). Autrement dit, un symbole religieux important au même titre que la croix représentant la crucifixion de Jésus-Christ.
La numérologie chrétienne pratiquée par les membres ecclésiastiques prenait sa source dans la Trinité : Dieu le père, le Fils et le Saint-Esprit, un dogme instauré au Concile de Nicée (en 325 Après J.-C.). Ils se disaient que Dieu était un être parfait et que c'était la Trinité (le chiffre 3) était la représentation parfaite. Or, comme le 6 était lié à l'imperfection dans la Bible, 666 symbolisait l'imperfection suprême .
Si on regarde bien le triskel, les trois branches forment le chiffre 666 si on le retourne sur lui-même. Est-il possible que ce symbole ait inspiré et soutenu d'une quelconque façon le nombre de la bête tel que mentionné dans l'Apocalypse de Jean (un des disciples de Jésus) ? Curieusement, on estime la rédaction du texte vers 66-67 après J.-C et que la bête du 666 ferait référence à l'empereur Néron, le 6ème empereur romain, qui persécuta les premiers chrétiens. Plus tard, au 16ème siècle, Jean Wier dénombra pas moins de 44 millions de démons, divisés en 666 légions commandées par 66 princes... Chose certaine, ce chiffre a alimenté l'imaginaire de ses détracteurs! Qui sait si ce n'était pas une interprétation volontaire pour servir les intérêts d'expansion des puissances politiques et religieuses concernées.
À votre avis, cette théorie se tient ? Dans le pire des cas, ce ne serait qu'une bêtise de plus dans l'histoire. Au mieux, un bon album pour le groupe Iron Maiden...
Je n'ai pas cherché, mais à l'époque de l'écriture de l'Apocalypse de Jean, n'étaient-ce pas encore la numérotation latine qui étaient d'usage ?
Donc VI et non 6, qui nous éloigne de la figuration du Triskel...
Il semble qu'il y ait des références au nombre de la bête dès l'ancien Testament, qui lui remonte plus loin que la rédaction de l'Apocalypse de Jean (dans le livre de Daniel, les 4 bêtes à cornes qui détruiront la Terre se présenteront sous la forme de 4 futurs rois).
Dans le contexte de ses écrits, la référence historique du 666 "malin" est probablement l'empereur Néron. Par contre, ce que je tente d'expliquer dans ma théorie, c'est la façon dont l'Église aurait pu utiliser et dénaturer le symbole à l'époque de l'Inquisition, parce qu'ils hallucinaient le mal partout, ce qui devenait un prétexte de répression.
C'est le pape Sylvestre II (mort en 1003) qui tenta d'imposer les chiffres arabes en occident. Le nombre 666 est tiré des interprétations des écrits et traductions à travers le temps.
Cela fait plutôt référence a des 9
La trinité
3×3
3 × 9 runes