Après l'empire : essai sur la décomposition du système américain
Pour une rare fois que je regardais la télé pour tuer le temps (mis à part les matchs de hockey), c'est l'émission Bazzo.tv du 22 septembre dernier qui a attiré mon attention, tout juste au début de l'éditorial de Camil Bouchard qui y présentait le Krispy Kreme Burger. Pourtant, ce n'est pas le dégoût de l'animatrice Marie-France Bazzo face à ce sandwich calorique qui m'a maintenu au poste. C'est plutôt la comparaison qu'en a fait M.Bouchard avec le déclin inévitable de l'empire américain, qui lui rappelle le livre Après l'empire de l'historien Emmanuel Todd (qui lui est mince, a-t-il tenu à préciser). Voyez ici sa chronique vidéo, c'est assez convainquant. Comme il le rappelle, est-ce mieux de mourir de faim par manque de nourriture ou de crever en s'étouffant dans son gras pour en avoir abusé ?
Publié 1 an après le 11 septembre et lu 10 ans après sa publication (j'y ai consacré 3 soirées), j'ai trouvé très pertinent de voir les choses sous un angle plus rationnel. Cette lecture intellectuelle met la lumière sur les enjeux politiques et économiques que nous vivons actuellement. Sans vouloir dire que c'était annoncé d'avance, on vit aujourd'hui le printemps arabe et on tente désespérément de se sortir de la plus grosse crise économique depuis le crash d'octobre 1929. Est-ce que la situation s'améliorera ? Si oui, quels sont les enjeux ?
Jadis considéré comme un pays protecteur, les États-Unis se rangent désormais du côté des prédateurs. La place qu'occupe les USA dans le monde devient de plus en plus futile. Sa domination, sa crédibilité et son influence sur l'échéquier mondial s'effritent au fur et à mesure que la nation prouve son incompétence tant au niveau militaire qu'économique. Le monde produit pour que l'Amérique consomme. Son équilibre est fragile. L'impérialisme américain, comme celui de Rome à une autre époque, est en chute libre. Pourtant, le gouvernement américain présente un impérialisme théâtral pour faire croire du contraire. Et il le fait en intervenant dans des pays qui ne peuvent se défendre, trop faibles militairement et parfois désorganisés. Tout cela pour justifier sa présence en territoires étrangers et en alimentant la crainte d'un axe du mal dans le monde musulman de qui il dépend pour ses approvisionnements en pétrole (j'ignorais que la Russie était le 2ème producteur/exportateur de pétrole et le 1er pour le gaz naturel, du moins, au moment où le livre a été publié).
Pendant que les États-Unis paufinent leur mise en scène, les autres pays s'organisent et il est fort à parier qu'ils ne pourraient bientôt plus avoir besoin de ce qui a déjà été le pays le plus puissant de la planète. La France, l'Allemagne, la Russie, le Japon ont entre les mains le pouvoir de faire basculer les choses en leur faveur en assenant le coup fatal aux américains. Comme le livre, concluons simplement en admettant que si l'Amérique s'obstine à vouloir démontrer sa toute-puissance, elle n'aboutira qu'à révéler au monde son impuissance.