J'en ai une bonne à vous raconter qui s'est passée hier soir à Montréal alors qu'on a décidé d'aller manger une crème glacée en fin de soirée.
Alors qu'on discutait tranquillement assis sur un banc, un homme circulait sur le trottoir avec son drapeau du Québec enroulé autour du corps (comme une cape) et nous a amicalement souhaité "Bonne Saint-Jean-Baptiste" (fête natonale des Québécois). Nous lui avons remis la pareille, sans penser que ça irait plus loin. Il avait l'air sur le party, sur un gros high, mais sans paraître menaçant. Probablement qu'il avait consommé plus que juste de la bière mais c'était un type assez comique pour qu'on le laisse parler.
Il ne demandait pas d'argent mais voulait du feu, question d'allumer sa cigarette. Un fumeur sans feu s'était-il plaint. Après un tour de magie raté impliquant deux allumettes qu'il alluma bout à bout entre ses doigts, il tenta de deviner nos noms. Je lis dans le subjonctif de l'impératif qualificatif du présent (encore pire). Ou quelque chose comme ça. Pour l'occasion, le hasard fait qu'il est tombé du premier coup sur les noms fictifs des deux filles qui m'accompagnaient : Catherine. Et moi, je semblais moins important dans l'histoire car il m'a rebaptisé Pierre Jean Jacques.
Il raconte qu'il doit aller se coucher mais que sa femme est à la maison et risque de le chicaner. Tu sais, elle n'était pas d'accord qu'il aille se promener avec son drapeau dans la rue. Il va rentrer à la maison et augmenter le niveau de l'air climatisé pour que le bruit enterre les questions de sa tendre moitié. Et il fera semblant de dormir. Dans son lit, il a un oreiller de corps : il en parle et en reparle. Ça lui fait du bien car ses genoux lui font mal. Il en parle en les comparant à une prolongation de ses os qui veulent sortir de son corps.
Il n'a plus le goût de faire l'amour à sa femme. Elle est grosse, elle qui pèse 225 livres alors qu'il n'en fait que 160. Pas des livres sterling, précise-t-il, en tentant de faire une tentative de joke. Si c'était des Euros, il serait riche! Être riche, tu peux faire plaisir à ceux que tu aimes et faire chier les autres avec ton argent. Sa femme a eu un cancer de l'utérus et un autre du sein. C'est moins intéressant pour lui. Sans compter que son engin est trop long, il ne peut pas la rentrer qu'à moitié (trop de détails...).
Il travaille le lendemain. 30$ de l'heure comme travailleur autonome, il ne peut pas passer à côté de ça. La prochaine femme qui va l'avoir, elle va être chanceuse. Il lui donnera des baisers en abondance. Une fois, il en a connu une... Elle n'était pas clitorienne ou vaginale. Elle était nichonnienne! Tu en rencontres juste une dans ta vie. S'il était une femme, il serait certainement lesbienne. Tu comprends, c'est un homme à femme. Il aime tellement les femmes, mais ce sont elles qui ont le pouvoir. Elles ont le privilège de décider si elles te veulent, ce sont elles qui ont la décision finale. Un gars ne peut pas faire ça.
Il m'a serré la main et est reparti à la recherche d'une autre personne à qui raconter son histoire. Il l'a trouvée de l'autre côté de la rue. C'est à ce moment-là qu'on s'est poussé en éclatant de rire.
Une autre rencontre étrange à ajouter à mon répertoire. La dernière était celle où un gars nous avait sollicité de l'argent en sortant du Dieu-du-Ciel! en échange d'un morceau de Marie-Claire Séguin interprété à la flûte à bec. Nous lui avons donné une pièce de 2$ et il s'est mis à jouer. Après 45 secondes ou 1 minute, il s'est arrêté soudainement. Selon le musicien, c'était tout ce que ça valait vu le montant qu'on lui avait remis. Priceless!
Bonne Saint-Jean à tous!
P.s. Au moment de la rédaction, je cherchais une photo pour accompagner l'article que j'ai trouvé sur un billet du blogue de Milie et Gex qui dépeint la société québécoise vu par nos cousins français. À lire.
jeudi 24 juin 2010
1 réponse à "Histoire de Saint-Jean-Baptiste"
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J'ai vraiment adoré! Mais quelle histoire. Je m'imagine très bien l'homme en question :) Hier soir, à mon arrivé des Plaines, je voulais composé, mais je n'ai pas trouvé l'énergie... Merci pour le texte qui m'a bien fait rire ;)