Si vous êtes un artiste du domaine musical et que vos droits d'auteur sont protégés, ils vous en déplaira (à vous et certainement à votre producteur) que votre musique soit téléchargée illégalement. Même si c'est par des gens qui apprécient le fruit de votre travail. Vous serez d'autant plus choqué si vous apprenez que vos oeuvres sont copiées et redistribuées sans votre consentement.
Dans un défunt projet web ayant rendu l'âme il y a près de 10 ans, j'opérais un site web d'information où j'étais le contributeur principal mais je faisais appel de temps à autre à quelques auteurs pour rédiger des articles originaux. Durant les 5 ans qu'a duré le projet, j'ai reçu beaucoup de commentaires positifs pour ces textes. L'enthousiasme des idées qu'on avançait inspira même le sujet d'un livre qui fût mis en vente alors que nous diffusions la même information gratuitement. Dans d'autres cas, du contenu fût plagié par des sites similaires, dont un plutôt important. J'ai même vu un individu recopier des textes et les republier sur son site en prétendant qu'il en était l'auteur! Comme si une simple manipulation de copier-coller suffisait pour créer du contenu nouveau. Avec du recul, je me sens flatté parce que ça prouvait que le contenu qu'on produisait était de qualité. Remarquez, ce n'est pas vraiment mieux en 2011 puisque la tendance actuelle dans la récupération de contenu est souvent de traduire le texte original d'un site réputé, d'en emprunter même les images et de créditer discrètement la source au bas du billet. Visiblement, ramasser les miettes peut mener à un certain succès.
Bref, ce n'est pas là que je veux en venir. C'est que ce projet dont j'ai parlé avait été copié intégralement à plusieurs reprises au fil du temps par le site d'archives Internet Wayback Machine. Que ce soit la copie de musique ou de textes, jamais on m'a demandé d'autorisation et j'étais bien décidé à en faire retirer le contenu, par principe.
La façon de fonctionner de ce site est simple : ils copient tout ce qu'ils trouvent et si le propriétaire du contenu n'est pas d'accord, il peut demander à ce que le domaine soit exclu de la consultation. Et la procédure s'est avérée difficile puisque le site était hors-ligne et que le domaine n'était plus renouvellé depuis des années. D'abord, j'ai envoyé deux courriels à leur service de retrait, sans obtenir de réponse pendant des semaines. À la troisième communication, j'ai fait valoir mes droits de copyrights et on m'a finalement répondu.
Pour que le site soit retiré, je devais répondre à un des critères suivants :
- envoyer une requête à partir du courriel principal listé sur le site
- leur indiquer où mon information personnelle se trouvait (nom, information de contact, images de moi). Une vérification d'identité pourrait ensuite être faite en envoyant une photo numérisée provenant d'une carte d'identité valide (ils précisent que l'information sensible peut être cachée comme la date de naissance, adresse, téléphone)
- leur transférer une communication entre la compagnie d'hébergement référencé par le nom de domaine. Ici, j'avais encore en main quelque document d'origine
- envoyer un courriel de la personne ayant enregistré le domaine (qui doit être identique à celui dans le WhoIs Lookup)
- mettre en ligne une requête à même le site (le lien doit leur être envoyé)
Pourtant, je ne suis pas contre le libre accès à l'information, au contraire! Mais à l'ère d'Internet, ça devient de plus en plus difficile de valider les sources et d'obtenir le crédit pour le travail accompli. Aussi bien que ça se retrouve dans mon portfolio où je peux prendre le soin de pointer vers les éléments les plus pertinents.