Classique de la littérature informatique, il a accumulé la poussière dans ma bibliothèque pendant quelques années et je me rappelle que j'étais tellement habitué de le voir que j'en avais oublié l'existence. Pourtant, la présence du signet à l'intérieur m'indiquait que je l'avais commencé mais j'avais dû l'abandonner pour une quelconque raison.
J'ai recommencé à le lire du début et à mesure que ma lecture progressait, je le trouvais de plus en plus pertinent car beaucoup, BEAUCOUP des idées présentées touchaient des irritants que je vis au quotidien à mon travail. Le timing était bon.
Pourtant, il ne s'adresse pas aux programmeurs et développeurs mais bien aux chargés de projets et aux gestionnaires. Quoi que dans mon cas, ayant toujours eu beaucoup d'entrepreneurship et ayant touché à un peu tout comme travailleur autonome et en entreprise (programmation, analyse, gestion de projets, recherche et développement), j'y ai trouvé mon compte assez rapidement.
Ce qui m'a impressionné, c'est que ce livre est tellement concis qu'il touche à tout coup au coeur du problème, ce qui en confirme la pertinence même si l'édition originale date de 1987. La copie que je me suis procuré est la seconde édition de 1999 qui compte 8 chapitres supplémentaires (comme l'indique la page couverture) et croyez moi, c'est encore autant d'actualité sinon plus car ça touche un élément clé du succès (ou de l'échec) d'un projet informatique :
- hardware
- software
- peopleware
On nous fait comprendre qu'il n'y a pas de recettes miracles à appliquer et que les situations sont à traiter cas par cas. Voici quelques idées abordées :
- l'investissement en capital humain : comme à la bourse, c'est rentable et à long terme
- l'effet non anticipé des heures supplémentaires : je vous laisse deviner...
- le concept des free electrons : un traitement privilégié aux employés d'exception
- l'esprit d'équipe, la chimie entre ses membres et les comportements qui peuvent la détruire
- le dérangement de toutes les façons, dont le téléphone : ne répondez pas pour rien (à chaque fois qu'on se fait déranger, ne serait-ce que 2 minutes, la perte représente 15 minutes de productivité)
- L'importante loi de Parkinson dont j'ai déjà parlé : "organizational busy work tens to expand to fill the working day"
- Plus une entreprise se rapproche de l'uniforme (ou de la cravate), moins votre emploi sera stimulant : "uniformity is so important to insecure authoritarian regimes that they impose dress codes". Comme dirait Gandalf : Fuyez pauvres fous !
- Le E-Factor : "brain time versus body time" (volontaire ou non)
- Le taux de roulement des employés (la moyenne n'est-elle pas de 2 ans au sein de la même entreprise ?). S'ils quittent trop vite, il faut se poser des questions et comprendre les motivations.
J'y ai aussi extrait quelques phrases clés qui résument la pensée des auteurs DeMarco et Lister et que je partage également :
- Learning is limited by an organization's ability to keep its people
- The fundamental response to change is not logical, but emotional
- It's supposed to be fun to work here
- Visual supervision is for prisoners
- Voluminous documentation is part of the problem, not part of the solution
- Quality, far beyond that required by the end user, is a means to higher productivity
- People under time pressure don't work better, they just work faster
En tout cas, pour moi, c'est clair que j'y ferai référence plus d'une fois.