Je viens de terminer la lecture de Paradis sur mesure, un recueil de 17 courtes nouvelles de Bernard Werber. J'avais déjà lu plusieurs de ses livres (La trilogie du Cycle des Dieux, L'arbre des possibles et L'encyclopédie du savoir relatif et absolu) et comme j'avais apprécié, mon choix s'est arrêté sur celui-ci lorsqu'est venu le temps de bénéficier de la promotion "achetez 4 livres, le moins cher est gratuit" chez Archambault.
Ce qui est bien avec les nouvelles, c'est qu'on peut lire une histoire de temps en temps tout en appréciant le style d'écriture, ce qui est parfait si vous n'avez pas le courage d'embarquer dans une de ses trilogies.
Ça doit bouillonner dans la tête de Werber parce que je n'ai aucune idée où il va pêcher toute la créativité pour mettre sur papier tout ce qu'il lui passe par la tête. Ce n'est certainement pas pour rien qu'il est si populaire.
Parfois, l'idée semble germer à partir d'une simple question. Et si une loi était votée stipulant qu'il est interdit de polluer ? On pendrait les pollueurs. Voilà quelque chose de concret sur quoi écrire. L'imagination prolifique, il se met ensuite à la place d'un garde du corps pour célébrités qui se voit confronté à des affaires louches. Ensuite, un monde où les gens deviendraient stériles et ne pourraient plus se reproduire, sauf par l'entremise des fleurs...
Fidèle à son sujet de prédilection, le thème des fourmis est repris alors qu'un groupe d'archéologues part explorer le monde à la découverte de civilisations disparues. Dans une autre nouvelle, on se transporte en Afrique avec Kouassi Kouassi, son gri-gri, une capote pour le village, zig-zig-pan-pan, du cannibalisme et une colonie de fourmis carnivores.
Plus loin, un journaliste est assigné à une enquête sur le meurtre d'un enfant dans une petite communauté. De ses deux gamins, la mère, trop pauvre, a volontairement avoué en avoir tué un en basant son choix selon lequel était le plus mignon. Le journaliste doit passer sous silence le meurtre et déguiser la réalité en écrivant un article qui asceptise les circonstances du décès.
Une histoire futuriste où la Terre ne pourrait être habitée que par des femmes et où les enfants naîtraient dans des oeufs grâce à des reptiles (des Lepidodactylus, des geckos)... Un autre bon récit est Le maître du cinéma, où les chef-d'oeuvres à l'affiche ne représentent pas tout à fait ce qu'elle croit contempler (essayez d'imaginer que le Grand collisionneur de hadrons du CERN est impliqué).
Une nouvelle qui m'a moins plu est celle où un homme suit une séance d'hypnose pour revivre le plus grand amour qu'il aurait vécu dans une vie antérieure, soit quelques années avant la disparition de l'Atlantide, avec la fin dramatique qu'on connait de la légende. Faut croire que je ne soit pas assez romantique...
En revanche, la nouvelle que j'ai le plus apprécié est Ça va vous plaire. Un scénariste se rend compte qu'on vit dans une société qui nous dicte ce qui est susceptible de nous plaire parce que trop de gens renoncent à leur liberté de choisir. Et la croisade commence...
Il y a juste Werber d'assez fou pour se demander où naissent les blagues. Un humoriste au sommet de la gloire abandonne tout et part en quête pour retracer l'origine ultime des blagues racontées par la tradition orale. Il se rend compte que c'est plus risqué qu'il aurait imaginé.
En résumé, je vous le dis, ça va vous plaire.
mardi 5 octobre 2010
2 réponses à "Paradis sur mesure"
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Bonjour. Je viens également de terminer la lecture de cet ouvrage.
Concernant les idées, il y en a quelques-unes qui viennent de son site http://www.arbredespossibles.com/. C'est un site collaboratif où tous les fans de Weber peuvent proposer et approfondir des idées. Pas bête comme source d'inspiration mais ça casse un peu le mythe.
Je suis d'accord avec toi : B.W. est obsédé par les fourmis. Ça se retrouve souvent dans ses histoires. Trop souvent !
Finalement, moi, je suis assez déçu par cet ouvrage. Beaucoup de bonnes idées mais un traitement trop rapide et des chutes un peu trop prévisibles. Comme toujours. Bref, je trouve que B.W. n'est pas le plus intéressant dans le format "Nouvelles".
L'ouvrage de référence reste "Les fourmis". Un exploit littéraire que B.W. a du mal à reproduire...
Merci Laurent pour le commentaire. Je connaissais le livre du même nom mais j'ignorais le site (cela dit, je comprends parfaitement ta critique!). Il reste qu'il écrit bien et que c'est accessible à tous mais ça ne vaut pas les nouvelles d'Edgar Allan Poe ou Jorge Luis Borges.
Je sais que je lirai Les Fourmis un jour, le problème est que chaque fois que je termine la lecture d'un livre, j'en achète 3 autres! Si c'est son meilleur, j'essaierai de devancer sa lecture le plus tôt possible.