samedi 29 juin 2013
J'ai terminé de lire Outliers, The Story of Success de Malcolm Gladwell. Je me l'étais procuré il y a quelques mois, sans trop savoir pourquoi. Peut-être parce qu'il n'était pas très cher, que j'en avais entendu des bons mots ou une combinaison des deux. Parce que ça m'arrive souvent d'acheter sur un coup de tête des livres et de ne jamais les lire. D'un autre côté, un livre sur le succès, ça paraît un peu ringard, non ?
Bref, j'avais peu d'attentes, croyant que ça pouvait être un ouvrage de psycho-pop prétentieux de la pensée magique du genre Le Secret de Rhonda Byrne (que je n'ai pas l'intention de lire) et que j'allais rapidement l'abandonner pour passer à autre chose. Mais pas du tout. J'y ai plutôt retrouvé le même genre de plaisir que j'avais eu en lisant Freakonomics où ici aussi des concepts solides sont vulgarisés pour le grand public.
On élève souvent ceux qui ont touché à la réussite au rang de légende, avec l'histoire de leur succès simplement résumée que tout le monde connaît. Puis, il y a celle plus complexe où on comprend que derrière le succès, il y a aussi une large part attribuée à être au bon endroit au bon moment. Et bien sûr, au travail acharné pour l'atteindre. C'est dans cette portion méconnue que l'auteur nous transporte, en nous plongeant dans le passé de Bill Gates, des Beatles, d'une élite sportive du hockey et autres. Chaque histoire de succès démontre des facteurs communs qui sont étonnants et qui favorisent une catégorie d'individus en fonction de l'époque où ils sont nés, d'une situation socio-économique, de l'éducation ou autres. Clairement, certains entrent dans la course au succès plus avantagés. Pour les autres, il faut savoir saisir ou créer les opportunités même si la route vers la réussite est plus longue.
D'une certaine façon, j'ai trouvé le livre inspirant mais je le dis à nouveau, ça n'a rien à voir avec la pensée magique. Il faut travailler fort pour avoir du succès, il faut saisir les opportunités. Ici encore, il est question de la mythique règle des 10 000 heures de pratique pour devenir un expert dans un domaine. Certaines personnes, par un concours de circonstances, ont pu bénéficier d'un tremplin qui les ont fait progresser plus rapidement.
Il y a le succès individuel et celui d'une nation. On observe depuis plusieurs années à quelle vitesse se développent les pays asiatiques, leurs avancées et leur domination en sciences, mathématiques et technologies diverses sont indéniables. Ce n'est pas seulement le hasard qui a propulsé leur réputation de leaders dans ces domaines. Derrière se cache beaucoup de travail, à commencer par la formation académique. En Amérique, nous avons comme tradition de donner 2 mois de vacances d'été aux étudiants entre deux années scolaires. Pendant ce temps, que font les pays asiatiques ? Ils continuent d'envoyer leurs enfants à l'école. Une année scolaire typique en Amérique du Nord compte environ 180 jours. En Corée du sud : 220 jours. Et 243 jours au Japon.
Dans un quartier pauvre de New York, l'auteur mentionne l'incroyable programme KIPP (Knowledge Is Power Program) qui s'inspire de cette mentalité, de la valorisation des efforts et du mérite pour donner la chance à un enfant défavorisé de créer ses opportunités. Pour vous donner une idée de ce que ça implique, il rapporte l'histoire d'une fillette de 12 ans inscrite à cette école et qui doit suivre une routine hors du commun : une journée normale implique de se lever vers 5h30 du matin (parfois plus tôt), d'aller à l'école jusqu'à 17h, d'avoir au minimum de 2 à 3 heures de travaux par soir et de se coucher vers 21h, le temps de souper et de finir les travaux à remettre le lendemain. Plus de 50 écoles américaines ont maintenant adopté ce programme qui est, à ce qu'il paraît, très prisé. Tellement en demande que l'admission doit se faire par une loterie. Une chance d'avoir la chance de pouvoir se sortir de la pauvreté en misant sur l'éducation.
If a million teenagers had been given the same opportunity, how many more Microsofts would we have today?