J'ai passé mon cours de programmation avec une note finale de 2%
Pour la dernière journée de l'année 2010, je termine en force avec une déclaration surprenante. Cherchez l'erreur... C'est étonnant mais vrai. C'est qu'en regroupant nos affaires pour paqueter des boîtes, j'ai retrouvé un bulletin indiquant mes notes finales datant de l'époque de mes études collégiales. Lors de mon cours de Programmation II, ma note finale fût [roulement de tambour] de 2%. Et pourtant, j'ai passé le cours avec succès.
Ma mémoire avait enfouilli ce fait et je me suis rappelé la circonstance en voyant le bulletin. À l'époque, j'étais plus marginal que la moyenne, plus loquace que la majorité des étudiants timides en informatique. Pourtant, je ne me mêlais pas beaucoup avec les autres étudiants de mon programme, préférant la compagnie d'amis qui étudiaient dans d'autres départements et passant une bonne partie de mon temps à la radio étudiante.
Dès les premières semaines de classe, l'enseignante m'avait peut-être jugé trop rapidement et de la façon qu'elle s'adressait à moi donnait l'impression qu'elle cherchait le moyen de m'humilier devant les autres ou de me remettre à ma place (au cours de programmation I en langage C, j'avais terminé la session avec une note finale de 93% alors que la moyenne était de 45%). J'assimilais vite les notions sans être un "ti-Joe connaissant". Sans blague, contrairement à plusieurs, mon initiation à l'informatique s'est fait sur le tard, alors que j'avais 15 ans! J'avais tout à apprendre.
Comme elle revenait sans cesse sur les notions de la session précédente, je n'apprenais rien de nouveau et j'avais le sentiment de perdre mon temps à chaque fois qu'elle imposait une pause à l'ensemble du groupe pour réexpliquer un concept à une minorité d'étudiants plutôt que de le faire après la classe. Durant ces moments, je poursuivais par moi-même mon exploration pour continuer à progresser et ça lui déplaisait, au point de me rappeler à l'ordre.
Lorsqu'elle me posait des questions ou me demandait d'aller faire une démonstration devant la classe, je ne tombais pas dans ses pièges. Je sentais que c'était frustrant pour elle et elle avait la fâcheuse tendance à parler à ses étudiants en les infantilisant. Merde, on n'était plus à la petite école! Et elle s'acharnait sur moi comme pour me rappeler que c'était elle qui détenait le savoir dans la classe et que nous, simples étudiants, lui devions une soumission et dévotion totales.
J'ai préféré abandonner le cours pour le rependre à la session suivante avec un autre enseignant plutôt que de poursuivre avec un professeur qui faisait la grosse tête et qui ne m'avait pas en estime. Au point où c'était rendu, c'était rédiproque. Qu'on se comprenne bien, j'ai obtenu 2% parce que le seul travail pratique comptabilisé valait 2 points dans la note finale.
La session suivante, la meilleure vengence a été d'obtenir une note finale de 87% en plus de m'impliquer dans du tutorat pour aider les étudiants en difficulté jusqu'à la fin de mes études.
Pour la postérité, j'ai numérisé et rassemblé les notes ici. Dans l'ordre : code du cours, nom du cours, note finale obtenue, moyenne du groupe et crédits.
Après toutes ces années, cet épisode anodin de ma vie m'a prouvé que j'avais probablement fait le meilleur choix. Autrement, j'aurais peut-être opté pour un cheminement différent, dans un tout autre domaine d'études. Donc un petit pied de nez qui a fait du bien se remémorer. Allez, je vous laisse là-dessus. Je range ce bout de papier dans la boîte sinon je ne finirai jamais.