Quand j'étais petit, mes parents avaient tout juste assez d'argent pour payer le nécessaire, avec parfois des fins de mois plus précaires. Alors que je voyais des amis de mon entourage se faire récompenser pour tout et pour rien à coup de cadeaux dispendieux, il était impossible pour mes parents d'en faire autant. Étant jeune, je me souviens avoir été furieux de ne pas recevoir autant que les autres, comme si je ne l'avais pas mérité autant qu'eux. Puis, j'ai vite compris que si je voulais quelque chose, je devais moi-même prendre les choses en main. À ma manière (et en toute légalité!).
Rapidement, je suis devenu le mouton noir de la famille. Lorsque j'avais un objectif en tête, rien ne m'empêchait de l'atteindre. À maintes reprises, j'ai croisé des gens qui me reprochaient de ne pas me conformer à la masse et qui jugeaient mes choix de vie. Un de mes premiers employeurs m'a même dit que j'avais un problème d'attitude et que je n'irais nulle part. Si seulement il voyait à quel point je ris dans ma barbe en écrivant ces lignes...
Pendant des années, j'ai travaillé d'arrache-pied pour obtenir ce que je voulais, en ayant constamment l'impression de devoir en faire plus pour obtenir la même chose que ce que certains avaient tout cuit dans le bec. Clairement, je valorisais la méritocratie et le fait de ne devoir qu'à soi-même son succès. J'ai eu la chance d'avoir des expériences professionnelles enrichissantes et j'ai toujours su créer mes propres opportunités. Après mes études, j'ai continué de me mettre le nez dans les livres, pour le plaisir. Et la récompense fût exponentielle.
Lorsque j'ai acheté ma première voiture usagée, j'étais fier de pouvoir la payer comptant. Lorsque j'ai acheté ma première voiture neuve, j'étais le premier surpris de constater que j'avais l'argent en banque. Je pourrais la changer pour une plus luxueuse mais à quoi bon ?
Il y a 3 ans, j'achetais ma première maison. Et parce que je suis du genre à détester le trafic, j'ai opté pour une maison à Montréal, plus petite et beaucoup plus chère que ce que j'aurais pu obtenir en banlieue, au grand dam de certaines personnes de mon entourage qui croyaient que je courrais à ma perte dans la métropole de la perdition et de tous les défauts du monde. Parce qu'on le sait, le bonheur est si abondant dans les banlieues du consumérisme et de la pelouse bien coupée ;-)
Avant de signer mon hypothèque, mon conseiller financier a insisté pour que je fasse mon budget. Il me connaissait plutôt mal. La troisième fois que je suis allé faire un remboursement anticipé sur la maison, il savait à qui il avait affaire.
Pourtant, n'allez pas croire que j'ai droit à un salaire démesuré. Je gagne bien ma vie et j'ai quand même souvent la crainte de manquer d'argent alors que je ne me suis jamais privé de rien. Parce que l'important n'est pas tant combien on gagne mais bien ce qu'on fait de son argent. Il y a une différence énorme entre s'habituer à vivre sur le crédit versus attendre d'avoir l'argent pour s'offrir quelque chose. Parce que quand tu as travaillé pour, tu le mérites, tout simplement.
Je disais à l'instant que ça faisait trois ans que j'étais propriétaire de la maison. Vous vous doutez bien que je ne l'ai pas payé en totalité. Par contre, comme l'annonçait le titre de ce billet, j'ai bel et bien remboursé 35,78% du prêt durant cette même période. C'est ma petite fierté et mon pied de nez à ceux qui doutaient de moi. De plus, selon le rôle foncier, la valeur de la propriété s'est appréciée de près de 60 000$ depuis que je suis propriétaire (hausse de 21%). Si l'inspecteur de la ville était passé pour constater les rénovations (cuisine refaite à neuf), gageons que ça aurait été plus. Jamais un placement n'a été aussi rentable.
Il n'y a pas de recette magique au succès. C'est à nous de choisir le chemin qui mène à lui, peu importe les obstacles à franchir ou ce qu'en disent les autres.
Pour Noël, j'ai demandé à mes parents de ne pas recevoir de cadeau. Je passe mon tour pour cette année.
mercredi 11 décembre 2013
3 réponses à "35,78%"
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De tout coeur avec ta vue d'esprit !
Grave erreur, tu n'es propriétaire de rien, c'est ta banque la propriétaire de ta maison. Tu as juste l'illusion que c'est la tienne par le crédit. Courage plus que 20 ans ;)
Peut-être qu'en France c'est différent mais ici au Québec, je suis considéré comme propriétaire de la maison par les papiers légaux.
L'institution bancaire est le créancier du prêt hypothécaire et ce qui est vrai, c'est qu'elle possède dans certains cas un droit de vendre la maison pour récupérer la dette restante si le propriétaire du bien ne rembourse pas.
Ta deuxième erreur est de croire qu'il m'en reste pour 20 ans à rembourser le prêt. C'est très mal me connaître ;-)