Nous avons cessé de compter le nombre de fois que nous sommes allés manger à ce restaurant. Pour certains, c'est plus de 200 fois. Pourquoi ? Simplement parce que semaine après semaine, depuis des années, c'est le seul resto qui a su rassembler la majorité de l'équipe de production pour un lunch hebdomadaire, à l'extérieur des 4 murs du bureau.
Mais mon intention n'est pas de parler de bouffe. J'avoue que celui-là fait plus dans la restauration rapide que dans la haute
gastronomie, seulement ça goûte bon et nos discussions contribuent à renforcer les liens d'équipe. En même temps, ce n'est peut-être pas si exceptionnel à l'intérieur d'une petite entreprise, ça devient notre 2ème famille. Toujours est-il que pour aller au restaurant, le seul inconvénient est qu'on ne peut s'y rendre à pied. Pour faciliter les choses, nous essayons de minimiser le nombre de voitures : généralement 2 autos avec 4 ou 5 personnes à l'intérieur de chacune. C'est pratique et un peu plus écologique.
Mais mon intention n'est pas de faire l'éloge du covoiturage même si je l'encourage. D'ailleurs, l'idée déplaît en partie à certains dans la direction de l'entreprise. La grosse crainte ? Le bus factor. Advenant un accident grave, voire mortel, comme se faire percuter par un camion lourd ou un autobus, le risque de perdre des membres de l'équipe ou d'un département, en partie ou en totalité, peut mettre en péril les projets ou la survie de la compagnie. Tellement qu'on s'est déjà fait demander que les programmeurs ne devraient pas être à bord du même véhicule. Le raisonnement est légitime, on a récemment vu une équipe de hockey de la KHL être rayée de la carte lorsque l'avion du Lokomotiv s'est écrasé. Où va-t-on sans équipe ?
Ce qui me dérange, c'est le facteur humain. Dans un tout autre contexte, ce serait comme imposer à une même famille de se diviser pour se déplacer dans des véhicules différents afin de répartir et
minimiser le risque en cas d'accident. Perdre sa famille en partie ou en totalité sont des scénarios aussi mauvais l'un que l'autre.
La survie de l'entreprise semble parfois plus importante que les éléments qui la compose. Que ce soit par une démission, une mise à pied ou un malheur, tout employé est remplaçable, dit-on. Mais à quel prix ? Dans un monde utopique, tous les employés seraient polyvalents, la documentation serait parfaitement écrite et les situations seraient prévisibles. Dans la réalité, ça peut signifier de devoir reconstruire à neuf, accepter la perte du savoir-faire, oublier la possibilité du transfert de connaissances, reculer pour mieux avancer. Chaque employé est un élément-clé parce qu'il le devient. Chaque membre de l'équipe est important car il est complémentaire aux autres.
C'est un cadeau de faire parti d'une équipe solidaire. C'est notre force : on travaille, voyage et mange ensemble, on surmonte les obstacles les plus difficiles pour avancer dans la même direction, coûte que coûte.
vendredi 4 janvier 2013
1 réponse à "Le risque de se faire percuter par un autobus"
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Si je suis la logique de la direction, ce n'est peut-être pas une bonne idée de tous aller manger au même restaurant ou pire encore de tous commander la même chose car certaines intoxications alimentaires sont mortelles.