mardi 1 mai 2012
Écrire moins et profiter du moment présent. Comme pour le gazon en été, j'entre dans une période de l'année où j'ai besoin de soleil et d'engrais (pour le cerveau). Je vous encourage à faire de même. Dans un récent billet intitulé Progresser, c'est ralentir pour mieux avancer, je me plaignais de ne plus avoir assez de temps pour faire tout ce dont j'avais envie. Voilà, j'ai décidé de vérifier si l'éloge de la lenteur est vrai dans un monde qui tourne de plus en plus vite. Au final, on parcourt une plus longue distance en pratiquant le jogging plutôt qu'à se défoncer aux 100 mètres.
Quelques nouveaux livres avaient suscité mon intérêt et je disais ignorer quand je pourrais rattraper le temps perdu dans mes lectures. Ensuite, je me suis dit : pourquoi ça ne serait pas maintenant ? Alors j'ai commencé à lire The World is Flat (A Brief History of the Twenty-first Century) de Thomas Friedman à propos de la globalisation, de la position de la Chine et de l'Inde dans l'échiquier commercial mondial alors que la technologie fait tomber toutes les barrières. La Terre est "plate" dans le sens où on doit maintenent considérer les relations commerciales entre les pays sur un pied d'égalité, où tous les compétiteurs ont des opportunités égales. Les emplois avec peu de prestige en occident deviennent soudainement très convoités par une main d'oeuvre spécialisée en Asie et dans des pays en développement. Le secteur des technologies peut remercier notre ami Internet qui permet à un médecin des États-Unis d'enregistrer par voix un rapport et de le faire transcrire électroniquement en Inde durant la nuit pendant qu'il dort. Il permet aussi l'éditeur Simon & Schuster de payer 50$ par mois des indiens (plutôt que payer 1000$ par mois aux États-Unis) pour transcrire à la main ses livres pour en faire des éditions digitales.
Est-ce que ça veut dire que je pourrais envisager à sous-traîter à l'autre bout du monde la lecture des livres qui m'intéressent pour recevoir un résumé dès le lendemain matin, première heure ? Probablement qu'il y aurait de l'intérêt mais je vais me garder un peu de plaisir...
J'ai lu le tiers du texte jusqu'à maintenant et je retiens surtout ce proverbe africain traduit en mandarin et qui a été apposé sur le plancher d'une usine de pièces automobiles en Chine pour illustrer la mentalité à adopter face à la globalisation :
Chaque matin en Afrique, une gazelle se réveille. Elle sait qu'elle doit courir plus vite que le plus rapide des lions ou elle sera tuée. Chaque matin, un lion se réveille. Il sait qu'il devra être en mesure de dépasser la plus lente des gazelles ou il devra se priver de nourriture. Ça importe peu que vous soyez un lion ou une gazelle. Lorsque le soleil se lève, tu serais mieux de commencer à courir.
Devant nos acquis, la surconsommation et notre confort, risque-t-on un renversement des rôles entre les puissances économiques que représentent l'occident et l'orient ? Est-ce que l'Amérique et l'Europe seront les prochains pauvres de la planète ? Ça ne serait pas surprenant. En attendant, lorsque le soleil se lève, même s'il est aussi étincelant qu'un lingot d'or, ça ne veut pas dire que tu dois être aveuglé par l'appât du gain. Tu peux aussi prendre ça cool. Juste un peu.