Lorsque vous jouez au jeu des trônes, vous gagnez ou vous mourrez
Lorsque je suis allé à l'anniversaire d'un ami à Québec, nous avons inmanquablement parlé de cinéma et de séries télé. Il en mange et c'est à croire qu'il a tout vu! Le problème, du moins, si c'en est un, c'est qu'il est un excellent conteur et il connaît assez bien mes goûts. Chaque fois que je le vois, il réussit à me faire découvrir quelque chose d'intéressant. Heureusement qu'il y a 250 km qui nous séparent parce que ça me coûterait cher...
À ma dernière visite, je suis revenu avec la ferme intention d'acheter la 1ère saison de Game of Thrones, une série médiévale basée sur l'oeuvre de George R.R. Martin. Mes années Donjons & Dragons étant loin derrière moi, il m'avait juré que les éléments fantastiques étaient minimes et que la politique prenait beaucoup de place dans le scénario. Pour m'en convaincre et m'y donner goût, il m'a fait regarder le début du 1er épisode.
Dès le générique d'ouverture, j'étais séduit par ce qui m'attendait. Sur le continent de Westeros, les 7 royaumes sont protégés depuis des millénaires par un gigantesque mur situé dans les terres glaciales du nord par la garde de nuit dont ses membres dévouent leur vie à sa surveillance. On y voit un petit groupe de cavaliers traverser le long couloir du mur pour aller patrouiller les terres sauvages, jusqu'à ce que l'un d'eux aperçoive des corps démembrés dans la neige. Lorsqu'il veut indiquer la scène à ses compagnons, les corps ont disparu. Ils sont alors pris en chasse par des mystérieuses créatures humaines qui font penser à des morts-vivants. Après la décapitation d'un des cavaliers sous ses yeux, le dernier prend la fuite. Parce qu'il avait prêté serment, la désertion n'a qu'une conséquence : il paye de sa vie.
Pour la 1ère saison, le mystère demeure presque entier sur ces créatures. Très vite, l'histoire revient à Winterfell, 1ère ville isolée au sud du mur et gouvernée par la famille Stark, sans doute les gens les plus droits et les moins corrompus des 7 royaumes. Lorsque la main du roi (bras droit) meurt dans des circonstances douteuses, Eddard Stark est appelé par son vieil ami le roi, Robert Baratheon, à le remplacer. Ça ne fait pas l'affaire à tous car la famille Lannister a déjà mis en place ses pièces sur l'échiquier pour prendre le pouvoir et s'assoir sur le trône de fer...
Ça me plaisait qu'on s'écarte enfin du médiéval fantastique traditionnel qui compte des elfes, magiciens et dragons. J'avais même dit : tant qu'il n'y a pas de satanés dragons, je risque d'apprécier! Or il en est question dans l'histoire, d'abord en reléguant leur existence au niveau de légende suite à leur disparition mais lorsque la dernière héritière légitime au trône, Daenerys de la maison Targaryen (jolie actrice, n'est-ce pas ?), épouse le Khal Drogo, seigneur des chevaux, elle reçoit en cadeau de mariage 3 rares oeufs de dragons. Au feu, on n'aurait pas pu soupçonner qu'ils auraient éclos pour donner vie à 3 bébés. On dit que celui (ou celle) qui sait maîtriser les dragons s'assure d'une puissance d'attaque inégalée. Étonnamment, mon intérêt ne s'est pas essoufflé.
Qu'y a-t-il d'autre de fantastique dans cette série ? Les marcheurs blancs du nord, les Targaryens qui sont immunisés au feu, des loups géants (emblème de la maison Stark), quoi qu'ils ne sont que gros... Dans la maison Lannister, la puissante et riche famille, il y a bien un nain, mais un vrai, contrairement au personnage de Gimli de LOTR qui est plus grotesque et caricatural. Si ça n'avait été
de sa descendance noble, Tyrion Lannister aurait été abandonné et laissé pour mort. Pourtant, il se révèle un fin stratège, ce qui fait de lui un
des personnages les plus intéressants de ce clan qu'on aime haïr. Son frère et sa soeur, qui sont de taille normale, couchent ensemble engendrer des enfants de lignée pure et blonds, ce qui n'est pas sans rappeler la race aryenne. Et la consanguinité.
Sinon, mis à part l'action et le suspense, on y trouve un nombre incalculable de scènes de nudité et on voit beaucoup de seins. Oui beaucoup. Pourtant, selon les 150000 critiques sur IMDB qui ont accordé une note moyenne de 9,4/10, le public féminin a autant apprécié que les hommes. Mon ami m'avait fait remarquer que de plus en plus de séries sont
montées au format tabloïde : sexe, sang, sport. Comme dans Spartacus par
exemple. Ce sont des ingrédients qui en font un bon divertissement. Mais c'est surtout appuyé sur une bonne histoire que ça rend le tout exceptionnel.
J'avais aimé le Seigneur des anneaux et pour être franc, j'ai probablement encore plus aimé Games of Thrones. La 1ère saison ne couvre que le 1er livre tandis que la seconde saison est en cours de diffusion sur HBO mais je ne suis pas abonné à la chaîne. C'est un dilemme : même si j'attends sa sortie future en DVD, je sais que je ne serai pas rassasié et que la tentation sera grande d'acheter les livres comme je l'avais fait après avoir vu le 1er volet de LOTR. Quand j'accroche comme ça sur une série, c'est bon signe.
Bonne critique! Je suis un fan de la série, mais je n'était pas capable de la résumée sans faire de gacheux. À partir de maintenant, ton billet sera ma référence.