La révolution des systèmes d'exploitation, 10 ans plus tard
Le documentaire Revolution OS est sorti en 2001 et c'est seulement ce matin que je l'ai visionné pour la première fois, 10 ans après sa parution (disponible en DVD. J'ai perdu un encan eBay à 1$ pour me le procurer et j'ai fini par l'emprunter). Comme le sujet n'est pas le plus populaire parmi les masses, il ne faut pas se surprendre que le film n'ait récolter que 3500$ au box office américain... Pourtant, cela ne veut pas dire qu'il n'est pas d'intérêt, tout au contraire.
Linux vs GNU/Linux
On y apprend les fondations du projet GNU et comment le noyau de Torvalds est venu se greffer au grand projet de Stallman. D'ailleurs, la plupart des gens disent qu'ils utilisent Linux alors qu'en vérité, ils ignorent qu'ils se servent de logiciels GNU à l'intérieur d'un système GNU/Linux! On nous rappelle aussi que le terme Free doit être utilisé comme dans Freedom, et pas nécessairement dans le sens de gratuité.
Voici mes notes de visionnement.
L'histoire s'écrit
- En 1991, la version 0.1 de Linux comptait 10000 lignes de code et 1 utilisateur
- En 1992, la version 0.96 de Linux comptait 40000 lignes de code et 1000 utilisateurs
- 1993, version 0.99 = 100000 lignes de code et 20000 utilisateurs
- 1995, verion 1.2 = 250000 lignes de code et 500000 utilisateurs
- 1997, version 2.1 = 800000 lignes de code et 3.5 millions d'utilisateurs
- 1998, version 2.110 = 1.5 millions de lignes de code et 7.5 millions d'utilisateurs
Les acteurs
Ce documentaire, c'est d'abord des interviews avec les acteurs de la révolution, entre autre :
- Richard Stallman, le fondateur du projet GNU
- Linus Torvalds, l'auteur du kernel Linux, qui a passé quand même 6-7 ans à l'Université d'Helsinski en Finlande et qui est déménagé aux États-Unis pour connaître "la vraie vie" en dehors d'un campus universitaire
- Eric S. Raymond, un des premiers contributeurs à GNU et auteur du livre The Cathedral and the Bazaar. Il y présente ses observations sur ce qui fait que le monde de l'open source peut fonctionner
- Bruce Perens, auteur de Open Source Definition
- Larry Augustin, VA Linux System (comme le terme "free software" sonnait comme "cheap" (gratuité), VA proposa le terme "open source" pour que le les entreprises aient moins peur)
- Brian Behlendorf, président du projet Apache
- Doonie Barnes, employé no. 4 de Red Hat (a été la première compagnie "Linux" à entrer en bourse, le 11 août 1999)
L'adoption de la philosophie Open Source suit 9 règles tirée de The Open Source Definition (traduction libre) :
- liberté de redistribution
- le code source disponible
- permission d'améliorer le travail original et de distribuer le résultat
- conserver l'intégrité du code source original en respect à l'auteur
- aucune discrimination contre les personnes ou les groupes qui l'utilisent
- aucune discrimination contre les champs d'utilisation (peut-être utilisé autant par une entreprise qu'une école)
- distribution de la license
- la license ne peut pas être spécifique à un produit
- la license ne doit pas contaminer d'autres logiciels
La gratuité permet d'être en affaires
Ce qui n'exclut pas les entreprises de bâtir un modèle d'affaire basé sur Linux. Cygnus fût la première compagnie basée sur les logiciels libres (comprend le mot GNU dans son nom). Netscape est devenue la première grande compagnie à faire le virage open source avec un modèle de développement distribué pour défier Microsoft qui aurait pu monopoliser le marché et pervertir le web en utilisant le code source contre eux. Netscape a nommé le nouveau projet de fureteur "Mozilla" suite au nom original de développement du fureteur Navigator. Le "killer app" du côté de Linux a été le Apache Web Server qui a coincidé avec l'adoption massive d'Internet comme commodité publique.
Le partage et la communauté
Stallman disait qu'à l'école, les enseignants apprennent aux enfants à partager. S'il y en a qui apportent des bonbons, on ne peut pas les garder tous pour soi mais qu'on doit les partager. Maintenant l'administration nous apprend qu'on doit dire non au partage. Si on apporte des logiciels à l'école, on ne peut pas les partager, autrement on est un pirate et qu'on devrait aller en prison. Selon lui, ce n'est pas comme ça que la société devrait fonctionner. Le partage est à la base de la société.
Protestations
Étiez-vous au courant que le 15 février 1999 eut lieu le Windows Refund Day Protest ? Cet événement encourageait les gens à retourner les copies inutilisées de Windows au manufacturier pour un remboursement complet, tel que stipulé dans le Windows End-User License Agreement. Non loin de là, une bannière indiquait "Microsoft Welcomes the Linux Community" et distribuait des rafraichissements...
Malgré tout, ce fût une petite victoire qui donna le choix aux manufacturiers d'acheter des machines qui n'étaient pas équipées de Windows pour les vendre à ceux qui souhaitaient obtenir un ordinateur avec un système d'exploitation alternatif sans payer pour la license Windows. Et vous, à partir de quel système d'exploitation lisez-vous ce billet ?
Attitude communiste ?
Quand on accuse Linux d'adopter une attitude communiste, Eric Raymond répond : le communisme est de forcer les gens à partager, sinon on t'envoie en prison ou on te tue. Dans le communisme, il y a quand même le fait de mettre les choses en commun. Tout est une question de communauté et d'entraide.
Une chanson...
À la fin du DVD, force est d'admettre que la chanson écrite par Stallman, The Free Software Song, ne fera jamais un hit. Si vous avez les partitions, ne vous sentez pas obligé de me les envoyer.
À regarder si vous avec un intérêt pour l'histoire de Linux ou si vous êtes curieux de savoir ce qu'est cette bibitte là que vous entendez parler de plus en plus.